De belles marées cette année mais…
Quand vous lirez ces lignes, vous aurez sans doute profité des deux grandes marées de ce début d’année : février et mars, et avril n’est pas mal non plus. Le 12 mars, nous avons eu à Granville une mer qui est descendue de 4 cm au-dessous du zéro des cartes, ce qui est rare. Je ne peux pas dire aujourd’hui 5 février, si les conditions météorologiques ont permis d’avoir une basse mer exceptionnelle.
Rappelons que la pression atmosphérique joue un rôle important sur le niveau de la mer. 1 hectopascal (hPa) de plus ou moins correspond à 1 cm de plus ou moins. Sachant que la pression normale est de 1013 hPa, si vous avez un baromètre à 1033, la mer aura un niveau abaissé de 20 cm ; ceci peut paraître insignifiant mais sur un estran plat, la mer se retirera de quelques dizaines de mètres supplémentaires. Si vous ajoutez à cela un vent de terre assez fort, vous pourrez gagner encore 20 à 50 cm selon la force du vent. Et inversement, en système dépressionnaire, baromètre à 993 par exemple, vous perdrez 20 cm au bas de l’eau, et plus si vous avez un vent soutenu venant de la mer. Finalement, entre les conditions extrêmes, il peut y avoir une différence de 80 cm et plus. Ceci est bien sûr valable pour les marées hautes d’où les inquiétudes pour le littoral. Rappelons-nous la tempête Xynthia de 2010 de sinistre mémoire où il y a eu concomitance de tous les facteurs défavorables : marée importante (102), vents forts venant de la mer (rafales à 130/160) et pression barométrique très basse à 980. Toutes les conditions étaient réunies pour avoir une surcote de 1,50 m ! Espérons que nos marées de 2024 seront plus clémentes, mais ne nous leurrons pas. Les climatologues nous annoncent des épisodes violents plus rapprochés ; cela a d’ailleurs commencé le 2 novembre dernier.
Jean Lepigouchet, responsable commission pêche à pied