Projet d’arrêté thon rouge loisir : consultation ouverte du 7 mars au 27 mars 2024
Bonjour,
Veuillez trouver ci-joint ma réponse sur la consultation publique : projet d’arrêté encadrant la pêche de loisir du thon rouge pour 2024.
Le premier
L’arrêté, tel qu’il est proposé, est tout à fait inacceptable pour les raisons suivantes et je suis contre sa publication :
- Le quota de 1 % est inadmissible. Il décourage toute pratique sereine et tout développement de cette pêche, alors que la ressource est abondante.
- Il ne permet en pratique que la prise d’un thon par bateau tous les 10 ans. Il empêche le développement d’une pêche de plaisance, du développement d’un tourisme halieutique, bien plus respectueux de la ressource que les tonnes de thons pêchés par les industriels de la pêche du thon qui s’approprient 89 % du quota). Cela pourrait même faire l’objet de procédures européennes pour « Atteinte au droit de la Concurrence » et « Abus de position dominante ».
Comment se fait-il qu’une branche industrielle de la pêche peut s’approprier 89% d’une ressource qui appartient à tous ?
Il serait judicieux d’attribuer 10 % du quota pour la pêche de loisir et « activités professionnelles de loisir », de façon à avoir « une bague = un poisson » .
Il serait bien plus judicieux d’allouer un nombre suffisant de bagues par exemple 10 % du quota, sur le principe d’une bague = un poisson afin de contrôler de manière efficace le nombre de poissons prélevés et donc de contrôler l’impact réel sur la ressource, et de moduler le nombre de bagues en fonction de l’évolution de l’état de la ressource.
L’argument qui consiste à dire qu’en domaine de pêche, le suivi des prises se fait sur le poids et non sur le nombre d’individus capturés, ne tient pas s’agissant du thon rouge : les pêcheurs professionnels sont capables de compter jusqu’à 100 ou 200 après un coup de senne, en complément de la pesée au débarquement.
Il serait temps que les commentaires, dont certains je pense sont pertinents, et qu’on revoit tous les ans dans la consultation publique, soient pris en compte par les Autorités, et non archivés quelque part dans les tiroirs d’un ministère.
Le second
Je suis totalement contre ce projet d’arrêté du 7 mars 2024 pour la pêche de loisir du thon pour la saison 2024, ceci pour les raisons suivantes :
Tout d’abord, on y persiste à allouer aux plaisanciers un quota de seulement 1 % alors que non seulement leur poids économique est bien plus important que celui de la pêche professionnelle, mais aussi par son impact social large et familial qui multiplie le mécontentement provoqué s’il advenait, qu’une fois de plus, nos commentaires resteraient lettre morte.
Or, il est clair que la qualité de cette pêche par les plaisanciers est, au plan du respect de la biodiversité et des espèces, bien plus sélective, responsable et respectueuse de l’environnement que les 99 % que vous semblez sinon continuer à privilégier sans partage. Ce quota alloué aux plaisanciers devrait au minimum être de 3 % ou 4 %, voire plus, et un nombre de bagues augmenté en conséquence, ne serait-ce que pour avoir au moins un poisson/une bague par bateau et par an, ce qui est loin d’être le cas !
Aujourd’hui en l’état, pour être équitable, nous devrions continuer à demander à chaque bateau inscrit dans notre association d’attendre 9 à 10 ans pour pouvoir pêcher un poisson ou lui allouer une bague chacun à son tour !
Nous passons pourtant notre temps, comme responsables dans nos associations de pêcheurs plaisanciers, à promouvoir patiemment le respect réciproque et le dialogue entre les différents acteurs, à commencer avec les professionnels et également l’Administration.
Je suis à nouveau perplexe sur la démarche ici présentée en consultation qui, avant même d’établir un dialogue ou une concertation sur l’évolution du quota au-delà des 1 %, définit déjà en plus une répartition des bagues sur cette base, comme déjà figée, entre confédération et fédérations.
Est-ce donc à nouveau une potentielle absence de dialogue tout en cherchant à diviser et neutraliser les acteurs ? « On a suivi la procédure » et « la consultation a bien eu lieu » mais qu’au final, « désolé, comme par le passé… » « on ne tient pas compte des avis ».
Ces quotas sont en tout cas déconnectés du nombre réel de bateaux inscrits comme déjà constaté les années antérieures au plan local.
Notons toutefois que certaines périodes de prise ont été adaptées, ce qui semble aller dans un sens positif.
Une administration « à l’écoute » est plus que nécessaire au moment où les citoyens, à défaut de cette attitude, ne font alors que marquer leur mécontentement via le vote des extrêmes, dont la France n’a nul besoin ni à s’enorgueillir dans le contexte européen et international actuel.