Retour sur l'engagement des sauveteurs en mer à Mayotte

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Retour sur l’engagement des sauveteurs en mer à Mayotte

Depuis le 14 décembre dernier, date du passage dévastateur du cyclone Chido sur l’archipel de Mayotte, les sauveteurs en mer mahorais – dont la station est basée à Dzaoudzi – sont sur le pont. Disposant de l’un des rares bateaux fonctionnels, ils participent activement à la lente reconstruction des îles de l’océan Indien. Anticipant les ravages, les sauveteurs bénévoles avaient mis leur semi-rigide SNS 976 Tamani à l’abri. « Quand on a su que le cyclone allait nous toucher, on a compris que ça allait bouleverser la vie à Mayotte », se souvient Romain Prenveille, le président de la station SNSM.

Se relever du chaos

Une fois la tempête passée, tout a été balayé. Quatre jours après le passage du cyclone, les sauveteurs en mer sont parvenus à réunir un équipage. Après avoir remis à l’eau avec difficulté leur bateau de sauvetage faute d’une grue disponible, ils sont les premiers à réaliser un tour complet de Grande-Terre pour constater l’ampleur des dégâts. « Ce fut une longue succession de débris et de bateaux, parfois enchevêtrés les uns sur les autres », décrit Jérôme Sardi, le patron de la station. Les sauveteurs ont ensuite été sollicités pour rechercher des personnes disparues et recenser les épaves qui jonchent le lagon en soutien à la gendarmerie maritime.
Ils ont rapidement fait face à un problème : la seule station-service maritime ayant été détruite par le cyclone, ils ont dû trouver un moyen de remplir le réservoir de près de 700 litres de leur semi-rigide.

Faire le plein à la main

C’est grâce au soutien du Service de l’énergie opérationnelle des Armées et du 5ème régiment étranger de la Légion étrangère que les bénévoles ont pu accéder à un point de ravitaillement… terrestre. Ils ont ainsi rempli des bidons à la main, les ont chargés dans un véhicule, puis déchargés à quai avant de remplir le réservoir du bateau avec un entonnoir. Un exercice qu’ils réalisent régulièrement encore, jusqu’à ce qu’une nouvelle station-service soit mise en place prochainement.

Engagés en mer comme à terre

Une fois le plein effectué, les Sauveteurs en Mer font office de véritables couteaux suisses. Ils se mettent à disposition des particuliers pour les aider au renflouement de leurs embarcations, prêtent main forte pour débarrasser le lagon des monceaux de déchets qui y flottent, aident à décharger les milliers de packs d’eau fournis en urgence par les Comores voisines. Il y a tant à faire qu’ils sont en activité permanente.
De nouveaux bénévoles affluent à la station : « La solidarité a été très forte, souligne Olivier Berland. De nombreux marins professionnels qui voulaient aider nous ont rejoints. Nous sommes tous des amoureux du lagon. Chacun veut participer à la dépollution, car, pour l’instant, c’est un vrai carnage. » L’ancien patron de la station, rentré en Métropole, est aussi revenu en urgence à Mayotte pour donner un coup de main.

L’avenir de l’activité des sauveteurs remis en question

Fin janvier, l’avenir était encore flou pour les Sauveteurs en Mer de Mayotte. S’ils continuent à prendre part à la reconstruction de l’île, leurs missions habituelles sont rares. « L’activité de plaisance a été quasiment annihilée, indique le président de la station. Il reste extrêmement peu de bateaux capables de naviguer. En revanche, les pêcheurs locaux commencent à ressortir. » Mais, avec 300 épaves répertoriées après le passage de Chido, les bénévoles devraient avoir encore fort à faire pour que le lagon retrouve son éclat.

Retrouvez les témoignages des sauveteurs en mer de Mayotte en intégralité :
https://www.snsm.org/actualites/mayotte-apres-la-devastation-les-sauveteurs-sur-tous-les-fronts

ZOOM : Les Sauveteurs en Mer en Outre-Mer

Dans les territoires ultra-marins, la SNSM est présente à travers 21 stations de sauvetage.

Carte des stations de sauvetage SNSM dans les territoires ultra-marins
©SNSM

Près de 600 bénévoles y sont disponibles 24/24 7j/7 et interviennent pour tous types de missions : assistance aux plaisanciers ou pêcheurs, remorquage et déséchouement de bateaux, évacuations sanitaires, sauvetage à la personne, sensibilisation aux dangers de la mer, interventions lors de piqures, morsures en mer, etc.

Appel aux dons

En France, le sauvetage de la vie humaine en mer est gratuit, les sauveteurs en mer sont bénévoles. La SNSM, association loi 1901 à but non lucratif mais d’utilité publique, rappelle que son financement repose en grande partie sur la générosité du public et des entreprises mécènes. L’entretien et le renouvellement des bateaux de sauvetage, des matériels et des équipements mais également la formation des bénévoles au secourisme et sauvetage en mer représentent des coûts non négligeables pour l’association.
Afin de soutenir la SNSM de Mayotte et ses actions, faites un don sur https://bit.ly/4hRN3no

À propos de la SNSM

La SNSM est une association à but non lucratif - reconnue d’utilité publique et Grande cause nationale en 2017. Elle a pour missions principales le sauvetage en mer et la surveillance des plages. Elle s’appuie sur 8 800 bénévoles qui œuvrent à partir de 208 stations de sauvetage sur tout le territoire français (métropole et outre mer), 32 centres de formation et d’intervention et 235 postes de secours sur les plages. Elle est financée à 56 % par des ressources privées issues de la générosité du public et des entreprises, à 31 % par les subventions publiques (État et collectivités territoriales), le restant correspondant à des missions de services (Dispositifs prévisionnels de secours, remorquages, dispersions de cendres…).

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