50e congrès : synthèse commission sciences participatives

Bilan 2023 sur l’étude de la dynamique des populations de palourdes

Le projet participatif de l’étude de la dynamique des populations de palourdes, initié par la FNPP en 2015, dans le cadre d’un projet Life subventionné par l’Europe, se poursuit encore. Déclaré lauréat en 2022 par le ministère de la Mer, il s’achèvera en 2026 par la soutenance d’une thèse intitulée : « Impact des conditions socio-écosystémiques sur la dynamique des populations de palourdes et conséquences pour leur gestion ». Un partenariat avec l’université de Nantes a été mis en place, une doctorante a été embauchée depuis janvier 2023. Des autorisations auprès des Dirm MEMN, Dirm NANO et Dirm SA ont été accordées à la FNPP au titre de pêche scientifique donc autorisation de prélever les palourdes trouvées sur toutes les zones suivies.
Grâce à la collaboration des bénévoles de la FNPP avec les laboratoires ISOmer (biologie marine) et Lemna (Laboratoire de recherche en sciences économiques et sciences de gestion et de management) les données de terrain seront complétées par l’expertise universitaire. Les analyses faites par ISOmer (sédiments, coquilles et chairs des palourdes) ont commencé fin 2023 et se poursuivront toute l’année 2024.
L’étude socio-économique a débuté avec l’aide de quatre étudiants du laboratoire LENMA en commençant par des entretiens téléphoniques avec des élus de quatre des sept départements où sont situées les zones échantillonnées. En 2024, d’autres critères seront pris en compte par une ou d’autres équipes d’étudiants.

Cette année, en septembre/octobre, les suivis seront effectués pour la dernière fois. La FNPP dispose ainsi de dix années de mesures recueillies sur l’estran. Un grand merci à tous les bénévoles participants, assidus ou occasionnels pour avoir cru en ce projet innovant.

Constituer un inventaire pour faire savoir notre utilité publique

Les bénévoles des associations affiliées à la FNPP s’impliquent beaucoup sur le terrain en apportant toutes sortes de compétences mais on ne le sait pas assez. Ces contributions doivent être reconnues : c’est pour cette raison que la commission souhaite les mettre en évidence au travers d’un inventaire.
À partir des réponses de douze associations, on peut déjà constater que le panel de leurs activités est large, que les initiatives proviennent d’elles ou bien qu’elles soient un soutien pour des scientifiques universitaires, parc marins, collectivités territoriales, etc. :

• point commun à toutes : participation à des nettoyages en ramassant les déchets sur bon nombre de plages, un canal ;
• contributions à l’installation de bacs à marée en haut de plage ;
• ramassages divers à but scientifiques : capsules d’œuf de raies (sur la laisse de mer), fleurs des zostères naines ;
• à l’occasion d’animations locales, organisation de sorties en bateau (en mer ou fleuve), et de découverte de l’estran ;
• installation de radeaux à sternes ;
• sensibilisation auprès des adultes et des enfants : découverte de la faune et la flore marine et initiation à la pêche éco-responsable ;
• comptages des pêcheurs à pied de palourdes et de vers marins ;
• pêche de poissons vivants destinés à un aquarium ;
• recensements des différentes espèces de poissons d’un secteur,
• échantillonnages des palourdes ;
• cofinancement de projet de récifs artificiels (Récif 17…) ;
• suivi de la colonisation des récifs artificiels installés à l’initiative d’associations ;
• prélèvements génétiques sur des requins peau bleue ;
• bagage d’émissoles (petits requins) ;
• marquage de thons rouges ;
• formations permis mer côtier et hauturier ;
• formation aux gestes des 1er secours (PSC1) ;
• participation au programme pluridisciplinaire HOPOPop.

Ce petit aperçu est bien la démonstration que la FNPP assure bénévolement des services d’utilité publique.

Quelles perspectives pour cette commission ?

Après s’être appelée commission Life puis commission après-life, au congrès de Biscarosse en 2021, la décision a été prise de la désigner commission sciences participatives, appellation plus générique, laissant ainsi l’opportunité d’ouvrir ce type de démarche à d’autres projets. Cela apporte aussi plus de visibilité pour défendre nos valeurs et engagements vis-à-vis des services de l’État, élus, collectivités…
Pêche embarquée, du bord, sous-marine, plaisance dans les ports ou sur mouillage, nous sommes tous observateurs et responsables de notre milieu, et nous avons tous des idées et des ressources pour améliorer notre environnement. Pour le prouver, il est nécessaire de regrouper nos constatations sur lesquelles s’appuyer pour sensibiliser les usagers et avoir des arguments solides à faire valoir auprès des services de l’État pour aboutir à une prise de décision raisonnée.
Les projets de science participative déjà soutenus par la commission méritent une valorisation à plusieurs niveaux :

• reconnaissance de l’implication des acteurs engagés ;
• amélioration de la connaissance scientifique par les méthodes de travail et les résultats ;
• promotion des réseaux de partenaires.

La commission propose de mettre en place une veille sur les appels à projet ciblés pêche, plaisance et écosystème du domaine maritime, et sollicite les autres commissions et les responsables des comités départementaux pour qu’ils informent la commission des projets locaux à venir. N’hésitez pas à communiquer sans complexe vos idées à la commission : se risquer à une nouvelle approche est source d’innovation…

Annick Danis, responsable de la commission sciences participatives